Dans quelques jours, le Salon de l’Agriculture 2025 ouvrira ses portes. Une occasion idéale pour mettre en lumière un dispositif encore trop peu utilisé dans le secteur agricole : la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Dans ce domaine où l’expérience prime souvent sur le diplôme, il est pourtant essentiel d’envisager cette démarche.
Obtenir une certification officielle de ses compétences peut être un atout considérable, non seulement pour valoriser son parcours, mais aussi pour bénéficier de financements ou encore faciliter la gestion d’une exploitation. Alors, en quoi la VAE est-elle une opportunité pour les professionnels du secteur agricole ? Quels avantages concrets peut-elle offrir et surtout, comment maximiser son impact ?
Valoriser son parcours et sécuriser son avenir
Dans le monde agricole, de nombreux professionnels exercent depuis des années sans jamais avoir obtenu de diplôme correspondant à leur savoir-faire. Cette réalité peut devenir un frein, notamment lorsqu’il s’agit de faire évoluer son activité, d’accéder à de nouveaux marchés ou de sécuriser son avenir professionnel.
La VAE offre une solution concrète à ce problème : elle permet de transformer des années d’expérience en une certification reconnue sans retourner à l’école. Cette reconnaissance officielle peut être un véritable atout pour faciliter une reconversion, obtenir un poste à responsabilités ou simplement mieux structurer une exploitation.
Enfin, en cas de création, d’achat ou de transmission d’entreprise, elle constitue également un avantage indéniable : Disposer d’un diplôme peut rassurer les banques et les investisseurs.
Un accès facilité aux financements et aides agricoles
Dans l’agriculture, l’accès aux financements repose souvent sur des critères stricts, et la détention d’un diplôme peut être une condition indispensable pour bénéficier de certaines aides. C’est le cas, par exemple, de la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA), qui peut atteindre jusqu’à 50 000 euros. Pour en bénéficier, il est nécessaire de justifier d’un diplôme agricole de niveau IV minimum, comme un Bac Pro Agricole ou un BTSA. Si vous avez l’expérience mais pas le diplôme, la VAE peut être la clé pour y accéder.
D’autres dispositifs, comme certains prêts bonifiés destinés aux jeunes agriculteurs ou certaines subventions du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER), sont également conditionnés à la détention d’une qualification reconnue. La VAE permet ainsi de maximiser ses opportunités financières en alignant son expérience avec les critères exigés par ces dispositifs.
Quels diplômes agricoles peut-on obtenir par la VAE ?
Le secteur agricole offre une grande diversité de diplômes accessibles via la VAE, adaptés aux différents niveaux de responsabilité et d’expertise.
Pour les exploitants ou salariés agricoles souhaitant formaliser leur savoir-faire technique, des certifications comme le CAPA Métiers de l’Agriculture ou le BPA (Brevet Professionnel Agricole) sont des options pertinentes.
À un niveau supérieur, le BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole) permet d’attester de compétences plus approfondies en agronomie, viticulture ou gestion de l’exploitation.
Pour ceux qui aspirent à des responsabilités en gestion et en innovation, une Licence Professionnelle en Agronomie ou même un Diplôme d’Ingénieur en Agronomie peuvent être obtenus grâce à la VAE.
Mais la VAE ne se limite pas aux diplômes purement agricoles. Les professionnels du secteur peuvent également valoriser des compétences en gestion, en vente et en management. Ainsi, un agriculteur qui a développé un circuit de vente directe peut envisager une certification en gestion d’entreprise, tandis qu’un chef d’exploitation encadrant régulièrement des équipes peut valider un diplôme en management.
Comment réussir sa VAE dans l’agriculture ?
Obtenir un diplôme par la VAE ne se résume pas à un simple dossier administratif. Il faut préparer un argumentaire structuré et savoir mettre en valeur son expérience.
Tout d’abord, il est essentiel de bien choisir le diplôme qui correspond le mieux à son parcours et à ses objectifs. Viser trop haut ou trop bas peut compliquer la démarche. Si vous vous interrogez sur le diplôme auquel vous pouvez prétendre ou si vous souhaitez être accompagné dans votre démarche, JACEF vous propose un rendez-vous d’exploration VAE gratuit et sans engagement pour vous aider.
Ensuite, la formalisation de l’expérience est une étape cruciale. De nombreux agriculteurs sont plus à l’aise sur le terrain que devant un clavier, mais il est impératif de fournir un dossier bien structuré. Tenir un carnet de notes, utiliser des outils de dictée vocale ou se faire accompagner par un conseiller peut être d’une grande aide. Illustrer ses propos avec des plans de culture, des relevés de rendement ou encore des attestations professionnelles renforce la crédibilité du dossier.
Enfin, la préparation de l’oral devant le jury VAE est déterminante. Ce dernier ne se contente pas d’évaluer le savoir-faire : il attend aussi du candidat une posture professionnelle cohérente avec le diplôme visé. Il est donc important d’adopter un discours structuré, d’anticiper les questions réglementaires et de démontrer une bonne compréhension des enjeux économiques et environnementaux du secteur agricole.
Vous l’aurez compris, la VAE est bien plus qu’un simple moyen d’obtenir un diplôme : c’est une opportunité pour structurer son activité, développer de nouvelles compétences et sécuriser son avenir professionnel. On commence quand ?